CULTURE MP3 - Interview raffinée de Lara Fabian 2006 : projets, nouvel album
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Interview raffinée de Lara Fabian 2006 : projets, nouvel album

* Lara Fabian possède un cerveau et l'utilise! *


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  Technorati fait partie de ces (rares) artistes qu'on aime écouter parler tant son aisance à s'exprimer dans un langage châtié et concis émerveille. C'est un fait rare chez les chanteuses francophones ou anglophones, trop souvent on est en face de bimbos de la chanson au QI légèrement déficient ( Technorati, Technorati, Technorati, Technorati...) incapable d'aligner 3 phrases décentes dans un vocable intelligible, à tel point que lorsqu'on tombe sur une interview d'une chanteuse qui a cette fois-ci quelque chose d'intelligent à dire et qui fait montre d'une certaine culture intellectuelle, on croît au miracle. Il y a quelques chanteuses cultivées capables de nous plonger dans les méandres de leur intellect lorsqu'elles parlent d'art, lorsqu'elles s'expriment sur leur art, je citerai: Technorati, Technorati, , Technorati, (groupe ), Ella Fitzgerald, Sade...et LARA FABIAN!!
Voici une interview extrêmement récente parue dans le magazine "Performances Mag" de cette semaine (source [ici] en pdf - cliquez gauche) où l'on apprend pas mal de choses sur l'actualité de Mlle Fabian , sur sa voix et ses choix artistiques récents, sur son très prochain album et sur sa carrière (des chansons qu'elle a refusé ont été données à d'autres artistes comme etc). En somme, voila une chanteuse qui a tout compris au métier d'artiste, sur les vraies valeurs que véhicule le métier de "chanteuse/auteure/compositeure" et certaines chanteuses feraient mieux de suivre son exemple si vous voulez mon avis. Voici le transcript de l'interview (merci stephane25):


Avec son éclairé « Un regard 9 », Technorati a fait escale en Septembre dernier a l’Olympia,et passera par le Zénith en 2006 avec un spectacle désarçonnant en blanc,la marque d’une femme libre et d’une chanteuse libérée qu’on a plaisir a sentir enfin épanouie,éclectique et fière de ses choix. Rencontre live a la veille de sa nouvelle tournée qui en surprendra plus d’un !

Certes,l’habit ne fait pas le moine mais là c’est flagrant. Lara nous attend,bien campée dans le large fauteuil des salons d’un des très chic hôtel parisien. Ensemble crème,tailleur pantalon de toile fluide,qui tranche avec la silhouette sombre et rigoureuse qu’elle arborait encore il y a peu. Chacun crie a la métamorphose. Pourtant,a l’écouter,précise et volubile,parler de la façon dont elle envisage désormais sa carrière,on sent moins une résurrection fracassante que l’évolution paisible d’une chanteuse qui a accepté d’être musicienne. Quelques semaines plus tard, un soir de dernière,Lara évolue dans un décor très seventies d’une blancheur virginale,éclairée de chandeliers,débute son show a capella avec »Je t’aime »,swingue « Humana » et « Le tour du monde »,se la joue piano solo sur « La lettre » et s’amuse en revisitant « Tout » en bossa nova. Ne plus se soucier de ce que pense les autres….Peut-être est-ce cela le bonheur ?


-Répéter un nouveau spectacle,c’est toujours se lancer dans l’inconnu… Nous avons suffisamment travailler en amont pour ne pas avoir de craintes. J’ai changé d’équipes et les 10 musiciens m’accompagneront sur mes succès incontournables et mon répertoire « neuf ». Il n’y aura pas d’inédits car je regrette que ce soit la carotte pour acheter un album Live. Jamais je ne me forcerai a écrire une chanson pour le plaisir d’un label. En fin de spectacle,il y aura une surprise dont j’avais envie depuis dix ans et que je n’avais jamais eu le culot de faire. Venez me voir et vous saurez. Ce ne sera pas un titre classique,même si le répertoire classique est ma gymnastique depuis des années avec mon professeur Lucette Tremblay. La chanson « Il ne manquait que toi » m’a demandé un travail faramineux,elle n’a l’air de rien mais demande une stabilité vocale impeccable,sans vibrato et du volume. Ce qui fait rire Lucette c’est que j’ai moi-même écrit la mélodie au piano en voulant reproduire avec ma voix les notes tenues a la pédale. Je me suis remise au piano et j’adorerais apprendre le violoncelle. Pour l’étreinte,la vibration,l’attrait des basses…


-L’intro d’ »Il ne manquait que toi » sur « 9 » n’était donc qu’un avant-gout. Jean-Félix Lalanne,votre duettiste sur l’album,assurera t-il la direction musicale ?

Il a écrit les arrangements du concert, m’a construit un disque somptueux mais ne sera pas sur scène. Mon répertoire prend une direction inattendue,comme s’il n’avait jamais existé autrement,grace aux amis guitaristes de Jean-Félix et a des chœurs de fréquences différentes :un garçon et une fille alto,une voix gospel et une choriste très « colibri ». Cela permet d’utiliser les voix comme des instruments voire comme des violons. Nous avons cherché des écritures denses,lyriques et parfois compliquées. J’avoue que les choristes ont bossé énormément leurs parties respectives !


-La version de « Humana » sur le disque « Akapella » de Marco Béacco et P.Kelly,un de vos camarades sur « 9 »,provient-elle de la même démarche ?

Non,cette version a été enregistrée il y a un an et demi. Comme quoi on rencontre parfois des artistes qui font la même chose que nous au même moment. L’arrangement actuel de « Humana » ne ressemble pas a cette version et nous utilisons le potentiel offert par les guitares,basse et batterie pour en faire un morceau divertissant et plus « africain » que l’original.


-Vous avez deux concerts en Juin dernier a Casablanca, Porto et Moscou… …avec un quatuor acoustique. Je donnerai des concerts cette année en Bulgarie,Turquie et aux Etats-Unis. J’ai appris a être heureuse sur scène avec la liberté que le public donne quand on a son approbation et qu’on se concentre sur la musique et non plus sur la séduction.


-Vous avez travaillé sur un pendant vidéo de « 9 » avec le réalisateur Marc Hollogne. Vous êtes-vous inspirée de son « Marciel monte a Paris » pour vos concerts ? J’adore le clip de « L’homme qui n’avait pas de maison » pour sa simplicité. Finalement,Marc ne fera pas partie de l’aventure en Live. C’est dommage car l’idée était de décliner le concept des clips. On ne peut pas demander a quelqu’un de s’accrocher a un projet s’il ne le sent plus…


-Déjà il y a quelques années,la mise en scène d’un de vos spectacles aurait du être organisée par Franco Dragone,le réalisateur du clip « Adagio »…

Il y a toujours des voyageurs qui ne prennent pas le train,mais contrairement a Marc,lui ne m’avait donné aucune raison valable. C’était juste une question d’argent et si j’étais une machine a aligner les billets,ça se saurait ! Je préfère jouer sur l’intériorité et l’exigence. Pour « Un regard 9 », j’ai voulu une esthétique cristalline qui traduise l’état d’esprit festif et léger de l’album. Je prends le risque de retravailler les chansons comme jamais. Même les fans auront besoin d’une douzaine de mesures pour savoir de quelle chanson il s’agit. Je n’ai pas le droit de leur resservir la même soupe encore une fois,ce serait me moquer d’eux. C’est aussi pourquoi j’ai décidé de produire cette tournée sans Thierry Suc ni Jean-Claude Camus. Leur travail me convenait mais j’avais envie de tenter l’expérience seule car mes choix artistiques ne devaient souffrir le compromis. Si je me plante,je m’en prendrais a moi !


-L’Olympia,le Palais des sports,une tournée : 1998 a-t-elle été votre année live ? Il n’y avait pas que de grands bonheurs dans cette accumulation. Aujourd’hui,je regarde de l’avant en pensant a comment faire ce que je n’ai jamais fait ! Malgré tout, »En toute intimité » a été capital dans ma vie car je faisais le choix d’être vraie avec moi-même. C’était une façon de me recentrer et de comprendre mes oublis. Je suis revenue a ce qui génère la joie de chanter. C’est comme ça que j’ai bâti ce concert et c’est pour ça qu’il a eu du succès. Ma tournée acoustique Québécoise (en 94) était dénuée d’enjeu tandis qu’avant de débuter « ETI »,mes équipes se décuplaient et on pensait a ma place. Aujourd’hui,j’écoute mon entourage mais je marche a l’instinct. Je ne ressentais pas a l’époque le besoin de prouver la moindre chose a ceux qui m’aimaient et ne partageaient pas les attaques de certains médias pour lesquelles il y a prescription aujourd’hui.


-Avoir défendu votre dernier enregistrement Live avec le guitare-voix Bambina vous a t-il confortée dans un nouvel état d’esprit ? Oui,Bambina a été une transition. Je me rappelle avoir fait des télés où Jean-Félix et moi étions assis sur un banc. J’avais l’impression de me poser,de ne vouloir ni douleur ni complication. Tout a évolué et ma voix n’a été que l’ex-pression de mon état d’âme. Et soyons francs…quand je suis sur scène et que je mets la gomme,j’assume le puissance de ma voix !


-Le premier extrait de « 9 » a été « La lettre »,une chanson pourtant arrivée tardivement…

Elle était si juste par rapport a ce qui m’arrivait. J’étais ravie que ce soit le premier extrait de l’album. Concernant le second en revanche,j’ai laissé ma maison de disque choisir « Ne lui parlez plus d’elle » même si je préférais « Il ne manquait que toi ». J’ai compris leurs arguments et ce qui m’importe,c’est la durée de vie de cet album,pas un pic unique de popularité.


-Connaissiez-vous la version originale de « La lettre » par la chanteuse malgache Patsy,ainsi que la dizaine de titres que Jean-Félix avait écrit pour son album ? Il me l’a jouée un jour dans la cuisine et je lui ai demandé si je pouvais retravailler la mélodie. J’ai réécrit des couplets,un pont et nous avons conservé le texte. Pour ma part,c’est très rare que je revienne sur des anciens bouts de mélodie. Rien n’est laissé derrière nous par hasard,on doit aller de l’avant et passer a autre chose sinon l’on vieillirait trop vite. C’est l’objet de « L’Ave Maria »,une chanson dont la composition est classique mais le texte ésotérique. Elle parle d’une foi qui n’est pas religieuse pour autant. J’évoque Marie comme mère de l’humanité et femme de clémence. Ce sont les mots que j’ai naturellement entendus dans la musique,comme quand on entre dans une galerie d’art et que les œuvre racontent une histoire d’elles-mêmes. En fait,pour « 9 »,j’ai peu réfléchi la musique au profit de la vivre.


-Alors vivre « par » la musique ou « pour » la musique ? Aujourd’hui,je peux vivre par la musique car je suis a son service. Qu’est-ce que le talent ? Pourquoi écrit-on ? Nous n’en savons rien et au moment de composer une chanson,on se trouve dans un monde ou rien de concret n’existe. La mélodie de « Je me souviens » a été écrite par mon ami Jérémy Journiaux. En concert a Tahiti,lors de répétitions,il jouait des accords sur son clavier, je me suis sentie portée et j’ai improvisé sans réfléchir.


-Peut-on dire du « Tour du monde » qu’il est un « Pas sans toi » version 2005, avec une regard « 9 » sur une même situation…

Analogie juste et belle. C’est drôle comme une perception nouvelle révèle un lien inconscient.


-Des chansons sont-elles restées sur le carreau lors de l’enregistrement de « 9 » ? Celles qui restent seront sur un prochain album qui arrivera très vite et qui n’aura rien a voir avec tout ce dont on parle. C’est presque une autre vie. La musique ne se traduit pas toujours par une seule langue et une suite de compositions originales…Ce ne sera donc pas l’album en Italien que je promets, car j’attends encore pour travailler avec les bonnes personnes. Certains titres existent déjà,originaux et traductions. Je sais qu’il me faudra travailler avec Celso Valli (Bocelli,Pausini,Ramazotti) et avoir de vraies garanties. Je ne veux pas entrer dans d’interminables discussions ou démarcher a l’aveuglette,je l’ai trop fait.


-Vous avez chanté « Tu es mon autre » et « Mais la vie » avec Maurane. Aujourd’hui vous travaillez avec son pianiste Philippe Decock et son ex-manageuse Sophie Harvengt… Philippe a été pianiste sur mon premier album a 17 ans et travaille a Bruxelles. Quant a Sophie,elle a eu un « regard 9 » sur mon image. C’est une femme jeune qui ne vit pas le métier de manager comme un joueur cherche le gain mais un investisseur,la pérennité.


-Un nouvel aspect de votre écriture est l’ironie voire le cynisme des « Homéricains »… Ce n’est pas une façon de prendre position politiquement mais humainement en revendiquant l’aspect ludique et poétique du texte. J’ai voulu aller vers plus de concision dans mes paroles. Je ne connaissais pas Hemingway que j’ai lu cette année et j’ai été bouleversée par sa description de la peine. J’ai également continuée a dévorer Amélie Nothomb si délicieusement mutine et brillante. Ca la fait rire quand je dis cela d’elle…Pour revenir aux « Homéricains »,j’en avais ras-le-bol d’entendre que les américains étaient tous des ploucs. N’y-a-t-il pas de politique tordue de notre côté de l’atlantique aussi ? Nous sommes bien mal placés pour les juger. Certes,il ne reluit pas par son intelligence et son humanité notre ami Bush mais plus de 50% de son pays n’est pas d’accord avec lui. Ce sont ces gens-la que je fréquente et eux vivent sa présidence comme la honte de leur histoire. L’Amérique est une partie de moi. J’y ai habité 15 ans et laissé beaucoup d’amis,ces créateurs,des visionnaires qui n’ont pas besoin de revendiquer mille ans d’histoire pour se sentir exister. Je ne souscris pas au conservatisme de notre continent qui veut que nous soyons fiers d’être de vieilles gens avec une vieille culture,même si je me sens européenne.


-Et peut-être même méditerranéenne avant d’être européenne ?

Probablement,mes origines m’ont fait multiple :ni italienne,ni belge,ni sicilienne,ni canadienne,ni française. Je ne supporte pas qu’on condamne un individu pour éclectisme.


-Votre premier opus anglais a atteint de jolis scores. En revanche « A wonderful Life » n’est pas sorti aux USA malgré 3 ans de travail. Allez-vous chanter quelques uns de vos titres en anglais ou finit-on par les détester ? Il y en aura 3. Au fil des rencontres,mes fans étaient surpris de voir que je refusais de les chanter. J’y ai réfléchi et il y a aucune raison que mes 2 répertoires ne cohabitent pas. En fait,j’avais l’angoisse de les chanter car on avait mal interpréter mon envie pourtant légitime de réaliser des disques pour le marché anglophone. Jamais je n’ai voulu conquérir un continent. A force d’entendre des choses incorrectes,on finit par les croire ! Certaines chansons que j’ai écrites a cette occasion me ressemble plus que tout. De cette aventure,il me reste le souvenir de mes rencontres avec Pat Leonard ou les musiciens Marvin Gaye et de belles chansons qu’on a retenues ou qui se sont retrouvées interprétées par d’autres comme Josh Groban. Pour mon premier album anglais, j’en avais fait 48 avant d’en sélectionner 13 !


-La façon de travailler des américains est-elle plus efficace ? C’est ce qu’on dit mais ce n’est pas toujours vrai. Ils savent aussi réaliser des albums qui mettent les artistes dans le rouge pendant des années. Certes il y a une école américaine spécifique d’ingénieurs du son capable de prendre une voix avec de hautes dynamiques. En revanche, j’ai la chance d’évoluer aux USA dans le monde de la bande originale de film. Je me plais a faire une voix sur trente mesures au milieu d’une partition de John Williams qui dirige une centaine de musiciens. Personne n’en sait rien. La,il n’est pas question de disséquer le talent,juste de faire de la musique. C’est ce qui continue a me garder heureuse. Quand John Williams fait des concerts a Tanglewood ou au Boston Pops,il ne fait pas d’affichage et a un public fidèle. Grace a ces initiatives peu médiatiques mais fondamentales musicalement,j’ai réalisé qu’il m’était possible de reprendre la musique a l’endroit où je l’avais laissée,après 12 millions d’albums vendus et malgré 5 années de long tunnel.


-Le marketing finit malheureusement par supplanter la musique et perdre les artistes… J’ai eu la chance de travailler avec James Taylor et nous avons eu une conversation a ce sujet. Il me disait : »en 30 ans de métier,j’ai eu des échecs cuisants et je suis encore la. Chaque fois que je sors un disque où je ne me mens pas,le public me retrouve.Lara,assure toi de ne jamais mentir. » J’étais assise sur la scène a Tanglewood,les pieds ballants. James Taylor me parlait, Yo Yo Ma avec son violoncelle répétait la montée du vélo dans E.T. Ca été un moment capitale dans ma vie.


-Tanglewood ou le Boston Symphony Orchestra font beaucoup pour l’éducation musicale ? C’est aussi ça qui est génial. Aucun financier ne se balade dans les travées pour s’enquérir du nombre de places vendues,il y a juste 2000 jeunes entre 10 et 20 ans,en shorts et en tennis qui viennent prendre des cours avec John Williams quand leurs parents en ont pris avec Bernstein. Moi-même dans ces moments-la,je suis une élève passionnée. Et je le resterai.

SUPERBE NON? VRAIMENT, QUELLE CLASSE, superbe élocution, et on a bien là une artiste cultivée!
Voici quelques photos de la superbe Technorati, superbe parce que simple et humble. Centrée.








Mise à jour : Mardi 8 Août 2006, 10:13


le critikeur le 02.01.06 à 22:54 dans music news

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